Note 36 : La satisfaction résidentielle des ménages au Luxembourg

La Note 36 de l’Observatoire de l’habitat compare le niveau de satisfaction résidentielle des ménages résidant dans différents types de logements au Luxembourg. En particulier, elle compare la satisfaction résidentielle des locataires et des propriétaires, en fonction de leur statut de bénéficiaire ou non d’un logement abordable. Selon la loi sur le « logement abordable » (2023), le parc de logements abordables englobe les habitations qui ont bénéficié : (i) d’une aide à la pierre pour la construction de logements locatifs abordables ou de logements en vente abordable/à coût modéré ; (ii) d’une participation financière dans le contexte de la gestion locative sociale (GLS).

Cette étude repose sur les données de l’enquête « logement abordable » auprès de plus de 5000 résidents luxembourgeois menée par l’Observatoire de l’Habitat en 2023. Son objectif était de comparer la situation des ménages locataires et propriétaires vivant dans des logements abordables avec ceux vivant dans des logements loués ou achetés sur le marché privé (et sans aides individuelles au logement). En raison du nombre insuffisant de répondants habitant un logement locatif abordable classique ou sous le régime de la GLS, les auteurs n’ont pas présenté toutes les statistiques pour chaque sous-groupe séparément. La catégorie hétérogène « locataires d’un logement abordable » recouvre différents types de contrat de bail (à durée indéterminée pour les logements abordables classiques ou à durée déterminée pour la GLS) et niveaux de loyer (défini en fonction du revenu disponible du ménage pour les logements abordables classiques ou négocié avec le propriétaire privé du logement pour la GLS).

Parmi tous les répondants, 56% estiment pouvoir choisir les caractéristiques du logement qu’ils occupent. Les propriétaires non-bénéficiaires sont les ménages les plus souvent concernés (66%).  De manière générale, plus de 80% des propriétaires et environ 60% des locataires se déclarent globalement (très) satisfaits de leur logement. En revanche, 19% des répondants sont (très) insatisfaits de la consommation énergétique de leur logement, un état de fait plus souvent exprimé par les locataires que les propriétaires. De plus, la part de personnes insatisfaites est plus élevée parmi les locataires-bénéficiaires d’un logement sous le régime de la GLS (30%) par rapport à ceux dans les logements locatifs abordables classiques (17%). Au niveau de l’environnement direct, près de 80% des répondants sont (très) satisfaits de leur quartier de résidence, avec peu de différences entre les bénéficiaires et non-bénéficiaires. Concernant les caractéristiques spécifiques du quartier, les répondants sont principalement insatisfaits de l’offre de commerces de proximité (22%) et du niveau de pollution (21%). Les propriétaires sont légèrement plus insatisfaits que les locataires. De plus, le lieu de résidence influence les réponses : les répondants habitant dans des communes rurales expriment plus souvent leur insatisfaction par rapport à l’offre de commerces de proximité, ceux habitant Luxembourg-Ville sont plus souvent insatisfaits du niveau de pollution.

Globalement, l’étude montre qu’il existe un écart entre le niveau de satisfaction par rapport au logement des locataires et des propriétaires. Les locataires non-bénéficiaires et les locataires de logements sous le régime de la GLS sont ceux qui déclarent le plus souvent rencontrer des problèmes. Ces problèmes concernent surtout les nouveaux locataires (qui ont emménagé en cours d’année). Ce constat questionne l’état d’entretien des logements mis en location sur le marché privé. Ceci rend nécessaire la création d’indicateurs objectifs permettant le suivi de l’évolution des conditions de logement sur ce segment du marché. En outre, les pratiques et motivations des propriétaires-bailleurs en termes de (non)rénovation des logements mis en location devraient être étudiées.

Bien que la majorité des répondants, quel que soit leur statut, ait exprimé de la satisfaction à l'égard du quartier de résidence, l'insatisfaction de certains envers les équipements du quartier souligne la nécessité d’approfondir la réflexion sur l'avenir des quartiers (mixité fonctionnelle, proximité), basée sur les besoins et attentes des futurs résidents.

Enfin, l’enquête « logement abordable » est une source de données très riche qui nous encourage à la reconduire. Cependant, il conviendrait de prendre des mesures pour augmenter la part de répondants parmi les occupants de logements abordables ou ayant des mauvaises conditions de logement. De plus, il est nécessaire de collecter des informations plus précises sur le lieu de résidence des répondants afin de pouvoir déterminer un ensemble d’indicateurs objectifs le décrivant.

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