Logement abordable
Note 26 : Le "logement abordable" au Luxembourg : définition, offre et bénéficiaires potentiels
Au Grand-Duché de Luxembourg, l’augmentation continue des prix du logement et des loyers pratiqués sur le marché a rendu l’accès au logement difficile tant pour les locataires que pour les primo-accédants à la propriété. Une solution souvent mise en avant est la création de plus de « logements abordables ». Néanmoins, ce terme n’a toujours pas de définition claire et de base légale au Luxembourg.
La Note 26 définit le logement abordable comme un segment intermédiaire (en terme de prix d’acquisition ou de loyer) entre les logements d’urgence et les logements du marché privé. En s’appuyant sur le continuum du logement (voir le graphique ci-dessous), la Note 26 propose qu’au Luxembourg, le segment « abordable » englobe les logements locatifs étudiants, les logements locatifs à coût modéré, ainsi que les logements à coût modéré en vente (définis par la loi modifiée de 1979) et en propriété abordable construits par les promoteurs privés (définis par la loi modifiée de 2004 concernant l'aménagement communal).
Le contexte actuel est marqué par accroissement des taux d’effort des locataires sur le marché privé. Les locataires de logements sociaux (du Fonds du Logement en 2020) sont mieux protégés de l’augmentation des prix et des loyers : en moyenne, ils dépensent 21,3% de leur revenu pour le logement contre 30,0% pour les demandeurs d’un logement social, et 36,7% pour les locataires sur le marché privé (EU-SILC, 2018). Nous identifions néanmoins un manque d’offre de logements locatifs dédiée aux ménages aux revenus moyens et moyens inférieurs pour qui l’accès à un logement social n’est pas prévu mais qui éprouvent néanmoins des difficultés pour se loger de manière abordable sur le marché privé.
Pour compléter le segment « abordable », nous proposons donc un nouveau sous-segment que nous appelons le « logement locatif intermédiaire ». Ce segment répondrait aux besoins des familles (en particulier des 36-45ans) et des jeunes (< 35ans) au revenu moyen ou moyen inférieur. Ces catégories de ménages ont souvent des revenus trop élevés pour être prioritaires pour un logement locatif social, mais ceci ne veut pas dire qu’ils ont la capacité d’emprunter pour devenir propriétaires, soit parce qu’il leur manque la mise de départ ou parce qu’ils n’ont pas un revenu suffisant pour contracter un prêt hypothécaire. Cette proposition prévoit un loyer intermédiaire fixé entre le loyer social (~4€/m2) et le loyer pratiqué sur marché privé (~19€/m2), en fonction de la composition du ménage et de son revenu.
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